Mercredi 18 novembre (ReConfinement J20) : Dédicace de Saint-Pierre et Saint-Paul

La Punchline du Père Faber

L’œil prompt à saisir les fautes d’autrui, l’oreille qui aime à écouter les critiques, et la langue d’un grand parleur, seront les marques d’une âme fervente quand l’arc-en-ciel deviendra l’emblème du désespoir.

Des leçons des Matines de la Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul-hors-les-murs à Rome

Parmi les sanctuaires vénérés autrefois des Chrétiens, les plus célèbres et les plus fréquentés étaient ceux dans lesquels des corps de Saints avaient été ensevelis, ou bien dans lesquels se trouvait quelque vestige ou quelque souvenir des Martyrs. Au nombre de ces lieux saints et au premier rang, l’on distingua toujours cette partie du Vatican appelée Confession de saint Pierre. Les Chrétiens, en effet, y accouraient de tous les points de l’univers, comme à la pierre ferme de la foi et au fondement de l’Église, et vénéraient avec une religion et une piété souveraines, l’emplacement consacré par le sépulcre du prince des Apôtres.

L’empereur Constantin le Grand vint là huit jours après avoir reçu le baptême ; il déposa le diadème, et, prosterné à terre, versa des larmes abondantes. Après quelques instants, ayant pris une houe et un hoyau, il se mit à creuser le sol. Il en tira douze corbeilles de terre, en l’honneur des douze Apôtres, désigna l’emplacement destiné à la basilique du prince des Apôtres et y fit commencer la construction d’une église. Le Pape saint Sylvestre la dédia le quatorze des calendes de décembre (18 novembre), en y observant les mêmes rites que pour la consécration de l’église du Latran, qui avait eu lieu le cinq des ides de novembre (9 novembre). Il y érigea un autel de pierre, qu’il oignit du saint chrême, et ordonna que dès lors on ne construirait plus que des autels en pierre. Saint Sylvestre dédia encore la basilique de l’Apôtre saint Paul, élevée à grands frais sur la route d’Ostie, par le même empereur Constantin. Cet empereur donna de grandes richesses à ces basiliques et les orna de splendides présents.

La basilique vaticane menaçant ruine par l’effet du temps, elle a été, grâce à la dévotion de beaucoup de Pontifes, totalement reconstruite sur un plan plus vaste et plus magnifique. Urbain VIII l’a solennellement consacrée l’an mil six cent vingt-six, en la date même où elle l’avait été lors de sa première érection. Quant à la basilique de la voie d’Ostie, un terrible incendie la consuma presque entièrement, en 1823. Par les soins infatigables de quatre Papes, elle a été plus splendidement réédifiée, et comme vengée de son désastre. Pour la consacrer, une occasion très favorable s’offrit à Pie IX : la proclamation récente du dogme de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie avait attiré à Rome, des régions les plus éloignées de l’univers catholique, un grand nombre de Cardinaux et d’Évêques. Il la dédia donc solennellement, entouré de cette magnifique couronne de membres du Sacré Collège et de Pontifes, le 10 décembre 1854, et fixa à ce jour (18 novembre) la mémoire de cette solennelle Dédicace.

Dom Mège : Des religieux et des religieuses les plus illustres de l’Ordre de Saint Benoît #4

Depuis l’année 1000 jusqu’à l’année 1100.

Durant ce siècle comme durant les autres, l’Ordre de saint Benoît a produit des Apôtres zélés, des Martyrs généreux, des Docteurs très savants, beaucoup de Princes avec un nombre infini de grands Saints et de très-grands hommes.

Parmi tout ces illustres Solitaires le fameux S. Wolfgang si connu par toute l’Allemagne peut tenir le premier rang, ses grands et heureux travaux lui ont mérité le nom d’Apôtre de la Hongrie. Saint Adalbert le suivit de bien près et exerça son zèle dans la Bohême et dans beaucoup d’autres provinces, qu’il enrichit par ses vertus, et qu’il arrosa de ses sueurs. Saint Lubentius parut encore en ce temps dans l’Allemagne avec beaucoup de gloire. Il ne faut pas oublier saint Abbon Abbé de saint Benoît-sur-Loire, qui convertit les Gascons à la foi de Jésus-Christ, pour laquelle il souffrit après un glorieux martyre. Il ne faut pas non plus omettre saint Boniface, qu’on peut nommer le père des Huns, des Slavons, et des Rutènes ; puisque par ses Sermons et ses peines il les a engendrés en Jésus-Christ. La Religion Chrétienne fit en ce temps d’admirables progrès dans la Pologne, et dans la Bohême par le zèle et par les travaux de nos pères. L’Égypte même fut éclairée de la pure lumière de Jésus-Christ par les soins et par le zèle du saint Abbé Benon. La foi tant de fois plantée et cultivée dans la Hongrie par nos Religieux fut encore renouvelée en ce temps par leur zèle. Saint Gérard convertit toute la Silésie avec des peines infinies et avec un courage apostolique. Saint Humbert enflammé du même feu éclaira encore la Sicile et acquit de nouveau cette île à la Religion Chrétienne.

Le grand saint Adalbert, cet Apôtre si célèbre de la Pologne, de la Prusse, de la Bohême et de la Hongrie, reçut en ce temps la couronne du Martyre pour le juste prix de ses glorieux travaux. Saint Bruno reçut la même récompense après avoir converti la Sarmatie et la Lituanie à la foi de Jésus-Christ. La Pologne et la Bohême furent aussi embellies du sang des saints Martyrs, Benoît, Matthieu, Jean, Isaac, et de plusieurs autres de nos Moines. L’Angleterre fut aussi arrosée et rendue féconde en ce temps par le sang que nos Pères y répandirent pour la foi. Saint Colman enrichit aussi la Hongrie, la Silésie, et la Moravie par son Apostolat et par son Martyre. Enfin saint Gérard planta la Religion Chrétienne dans la Hongrie où elle avait tant de fois été plantée par le zèle de nos Pères et arrosée de leurs sueurs et de leur sang. Il l’anoblit aussi par son Martyre.

À peine la détestable hérésie de Bérenger avait été conçue, que nos Solitaires  savants et zélés la découvrirent, et la combattirent généreusement. Fulbert le maître excellent de ce disciple impie, fut un de ceux qui le réfuta avec plus de force et de succès. Paschase Radbert Moine de Corvey en France, et plusieurs de ses Confrères écrivirent contre cette même hérésie, avant même qu’elle eut paru, la providence de Dieu préparant ainsi par nos Confrères un antidote souverain à un mal qui n’était pas encore, mais qui devait bientôt paraître. Ce fut avec le même zèle et avec les mêmes armes que nos Pères s’opposèrent aux erreurs anciennes des Manichéens, qui renaissaient en France. Ce fut encore durant ce siècle que Dithmar parut avec éclat et que ce grand homme défendit la Foi Catholique, attaqua et surmonta les hérésies, qui s’élevaient de toutes parts. Gui y parut encore avec beaucoup d’honneur, et mérita le titre glorieux d’ennemi irréconciliable de toutes les erreurs. Roger et Alger deux  savants Moines de Corvey en Saxe, et plusieurs Bénédictins zélés s’opposèrent aussi courageusement à l’hérésie de Bérenger, qui faisait de grands ravages et de grands maux dans l’Église, Adalman disciple de Fulbert et Gui d’Arezzo furent du nombre de ceux qui par leur zèle étouffèrent ce monstre.

Tout le monde sait les maux que la simonie attira sur l’Église; on sait qu’elle l’aurait enfin entièrement désolée si le Pape Léon IX ne s’y fut opposé, et s’il ne l’eut condamnée dans trois Conciles qu’il assembla pour cet effet ; et si le Cardinal Pierre Damien n’eut puissamment réfuté l’erreur de ceux qui soutenaient, qu’il fallait ordonner de nouveau les simoniaques. Quels efforts ne fit pas saint Humbert pour étouffer le schisme, qui divisait et qui divise encore l’Église d’Orient de l’Église Romaine ? Enfin on peut dire que l’Église a triomphé de l’hérésie de Bérenger et de celle des simoniaques par le zèle et par la vigueur des enfants de saint Benoît, puisque ce fut sous la conduite et par l’autorité d’Hildebrand qu’on obligea cet hérésiarque trois fois relaps d’abjurer enfin et d’abandonner ses erreurs. Alberic fit aussi des merveilles dans cette occasion, et y mérita le nom glorieux de défenseur du très-saint Sacrement de l’Autel. Les Milanais qui avaient reçu les erreurs et le schisme et qui les avaient conservés si longtemps, les abandonnèrent par les soins et par les travaux de Pierre Damien, qui ne cessa jamais de combattre les hérétiques et les Schismatiques, qui divisaient l’unité de l’Église, et voulaient corrompre sa foi. Saint Pierre le Solitaire chassa la simonie de la Toscane, et Pierre Damien surmonta l’hérésie des incestueux. On peut ajouter, que saint Wolfhelm arrêta l’hérésie de Bérenger qui renaissait encore après avoir été tant de fois condamnée, et que saint Guidmond la réfuta solidement par ses écrits. Enfin que saint Bruno convainquit cet hérésiarque dans le Concile Romain. La simonie avait infecté tout le Diocèse de Mayance, mais Siegfrid l’en chassa par sa doctrine et par son zèle. Enfin le Cardinal Pierre Damien réunit les habitants de Ravenne à l’Église Catholique, que le schisme en avait séparés.

À tant d’Apôtres des nations, à tant de généreux Martyrs, à tant d’illustres Prélats et de  savants Docteurs, que l’Ordre a produits durant ce siècle, il faut ajouter les Princes et les Princesses qui ont abandonné les douceurs et les grandeurs du monde pour embrasser notre Institut. Je commencerai par sainte Édith Reine et Religieuse, qui mourut en ce temps après une très sainte vie ; par saint Vilbelme fils d’Arduin Roi d’Italie et Abbé de Fruttuaria, qui garantit la France d’une funeste guerre par une admirable prudence. Le Cardinal Baronius parle aussi en ce temps de la bienheureuse Thérèse fille du Roi Veremond. Pandulphe quitta la principauté de Salerne, fit profession au Mont-Cassin, et y passa le reste de sa vie avec une patience et une humilité admirable. Son exemple attira Athenulphe fils du Prince de Bénévent. Mais ce qu’on voit de plus grand dans ce siècle, c’est le courage de l’Impératrice sainte Cunégonde, qui méprisa toute la majesté de l’Empire, pour embrasser notre Institut. Guillaume Roi d’Italie en fit autant ; et Gisèle Reine de Hongrie femme de S. Étienne abandonna aussi le monde, entra dans l’Ordre, et suivit de bien près la sainteté de son mari. Le célèbre Monastère de Cluny rendit à la Pologne le Prince Casimir, après l’avoir rendu digne de régner sur la terre et de triompher dans le Ciel. Il ne faut pas oublier sainte Agnès épouse de l’Empereur Henri troisième, qui préféra l’obscurité du voile Bénédictin à tout l’éclat de la couronne impériale. Sancha Reine de Castille en fit autant. Et pour ne pas trop grossir cet abrégé, en rapportant un très grand nombre de Princes et de Princesses qui se sont cachés dans nos Monastères pour éviter la corruption du monde ; je n’y ajouterai que les Princesses filles de l’Empereur Henri troisième, qui par une générosité qu’on doit admirer, firent moins d’état du luxe de la Cour et des délices de l’Empire, que de la pauvreté et de l’austérité de la Religion.

L’Université de Magdebourg, fondée et gouvernée par nos Religieux, avait déjà paru avec beaucoup d’éclat par ses maîtres excellents dans toutes les sciences et dans tous les arts. Mais au commencement de ce siècle elle parut avec un éclat bien plus grand par les soins et par la doctrine éminente du grand Adalbert Évêque de Prague et Apôtre des Wendes. Éthard Moine de Lunebourg en Saxe après avoir éclairé l’Église par la doctrine, après l’avoir édifiée par sa sainteté, l’éclaire et l’édifie encore par les beaux Commentaires qu’il nous a laissés sur plusieurs Livres de la Sainte Écriture. Alger dont nous avons déjà parlé, Solitaire de Corbie en Saxe, parut encore en ce temps par sa rare doctrine. Le Royaume de Bohême aura cette obligation éternelle à l’Ordre de saint Benoît que ce fut par les soins et par la libéralité de Mlada fille du Duc de Bohême et Religieuse, que ses premiers Collèges furent fondés. Trithème parle avec beaucoup d’honneur de Rosweide Religieuse très sainte et très savante, dont il rapporte les écrits. Mais un des plus beaux ornements de l’Ordre et de toute l’Église dans ce siècle, c’est Burchard Évêque de Worms, qui écrivit avec tant de peine et d’érudition le Livre des Décrets. Tous les  savants et surtout ceux qui aiment l’histoire n’ont pas moins d’obligation au Moine Dithmar. Saint Osmar a été le premier qui a établi des écoles publiques en Flandre, et Gui d’Arezzo a inventé la méthode d’apprendre le plein chant et la musique, dont on se sert encore à présent. Marianus Scotus se fit aussi connaître en ce siècle par son bel esprit. Et saint Lanfranc Moine du Bec et puis Archevêque de Cantorbéry a donné à la Théologie Scolastique sa naissance et ses premiers progrès.

Vittegonius Abbé d’Auge se distingua durant ce siècle, et mérita d’être appelé la bouche et la main de son Prince, et la forte colonne de l’Église et de l’État. S. Maieul Abbé de Cluny n’éclata pas moins en ce temps, on le nomma l’oracle des Rois et le miracle. Saint Odilon le suivit de bien près ; ce fut lui qui rétablir l’observance de la Règle de saint Benoît, partout où elle s’était affaiblie. Ce fut encore ce saint Abbé qui procura le premier aux âmes du Purgatoire un soulagement qui durera toujours, en instituant la mémoire que l’Église en fait tous les ans. Nous ne devons pas oublier le célèbre Abbé saint Léon, qui assembla un Concile à Reims, et qui y présida au nom du Pape Jean XV non plus que le Pape Grégoire V qui institua les Princes Électeurs de l’Empire. Enfin nous ne devons pas oublier le Pape Silvestre, qui après avoir fait profession de notre Règle, fut élevé au Souverain Pontificat pour son rare mérite. Ce fut lui qui donna à la Hongrie le titre de Royaume, ce fut lui qui publia la première croisade, qui inventa les horloges, et qui défendit les droits de l’Église avec une fermeté invincible. Saint Fulbert Évêque ne combattit pas avec moins de zèle pour la cause de Dieu, et ne surmonta pas avec moins d’honneur, les usurpateurs des biens ecclésiastiques. Saint Sergius IV remplit très-dignement le Siège Apostolique, et l’embellit par sa rare sainteté. Saint Elphège éclaira toute l’Angleterre, il fut Archevêque de Cantorbéry; et il aima si fort ses ennemis, que par des pains sanctifiés par sa prière et bénis de sa main il chassa la peste de leur armée et en guérit tous les soldats. Ajoutons à tant d’admirables Bénédictins l’illustre Tognon Évêque de Magdebourg Chancelier de l’Empereur Henri. Et saint Jean Abbé du Mont-Cassin, qui remplit la Hongrie et l’Illyrie des colonies de parfaits Solitaires. Saint Poppon Abbé reprit hardiment l’Empereur Henri, et ce Prince reçut avec respect ses justes remontrances, et se corrigea de ses défauts. Durant ce siècle la terre perdit deux grands ornements par une mort précieuse devant Dieu. Le premier fut S. Romuald ce prodige de sainteté. La Congrégation de Camaldule, qu’il avait instituée, fit en ce temps de si grands progrès, qu’il semblait que tous les hommes voulaient abandonner le monde pour habiter les déserts. Le second fut saint Fulbert Évêque de Chartres, duquel nous avons déjà parlé plusieurs fois, il était si savant, qu’après sa mort on disait que toute la science du monde était ensevelie dans son tombeau. Saint Gérard rendit le Royaume de Hongrie tributaire à la Mère de Dieu. Le grand Conrad après avoir refusé l’Épiscopat, rétablit l’observance régulière dans un très grand nombre de Monastères, et remplit plusieurs provinces de Solitaires très parfaits. Nos Religieux portèrent en ce temps leur zèle et leur sainteté dans l’Arabie, ils s’établirent sur la montagne de Sinaï, où la foi fut donnée, et nourrirent toute l’Égypte par un miracle continuel. La seule Congrégation de Cluny produisit dans ce siècle un nombre innombrable de grands hommes en toutes façons. On ne peut assez louer le saint Pontife Grégoire VI qui par un amour incomparable, qu’il avait pour l’Église, et par une humilité, qui n’avait point encore eu d’exemple, quitta volontairement le Souverain Pontificat, et se retira dans un de nos Monastère, afin de finir un schisme qui divisait le Corps Mystique de Jésus-Christ. Léon IX mérite bien autant d’honneur, puisqu’il abandonna sans contrainte la même dignité, qu’il avait reçue de l’Empereur, et qu’il en laissa l’élection libre au Clergé et au peuple de Rome ; il bannit par un zèle digne de lui le vice infâme d’impureté, qui corrompait les Ecclésiastiques et qui souillait toute l’Église. Herman Contrat doit avoir une place parmi tant d’illustres et de Saints de l’Ordre : ce grand homme se distingua par ses vertus et par la tendre dévotion qu’il avait pour la Mère de Dieu. Il est l’Auteur (?) de cette Antienne si dévote que l’Église chante partout Salve Regina. Il faut finir l’abrégé de ce siècle par deux grands Papes enfants de saint Benoît. Saint Estienne, qui défendit la liberté de l’Église avec tant de générosité. Et Grégoire II qui a si bien servi l’Église et l’Empire ; il avait érigé en Royaumes la Dalmatie et la Croatie.

Prières

Oratio

Deus, qui nobis per síngulos annos huius sancti templi tui consecratiónis réparas diem, et sacris semper mystériis repæséntas incólumes : exáudi preces pópuli tui, et præsta ; ut, quisquis hoc templum benefícia petitúrus ingréditur, cuncta se impetrásse lætétur. Per Dóminum.

Oraison

Ô Dieu, qui renouvelez chaque année en notre faveur le jour où ce saint temple vous a été consacré, et qui nous conservez en état d’assister à vos saints mystères, exaucez les prières de votre peuple et accordez à quiconque entrera dans ce temple pour demander vos grâces, la joie de les avoir obtenues. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Méditation du Père Frederick William Faber (1814-1863)

Ô douceur ineffable du mystère de la prière ! Laissez-moi le répéter : oui, l’une des fins pour lesquelles nous avons été mis sur la terre, c’est l’intercession. L’une des fins de notre adorable Sauveur, lorsqu’Il répandit jusqu’à la dernière goutte de son précieux sang, c’était de rendre notre intercession agréable à Dieu et efficace. L’un des tributs d’amour que Dieu attend de nous maintenant, c’est encore l’intercession. Cependant, combien de temps avons-nous coutume de consacrer au délicieux exercice de ce grand privilège ? Nous achetons à bon marché une réputation de piété, à force de parler de Dieu avec une aisance extraordinaire, et d’ennuyer les autres en leur présentant sans cesse de nouveaux plans pour réformer l’Église et faire prospérer les intérêts du Catholicisme. Parleurs intrépides, pour la plupart du temps nous nous arrêtons là ; et nous reculons quand il s’agit de se mettre à l’œuvre. Oh ! Oui, chacun de nous a son psaume, sa prophétie et sa doctrine : les Corinthiens étaient loin de posséder une sagesse égale à la nôtre, des dons aussi variés que nous ; que sont-ils en comparaison de nous ? Nous eussions étonné Saint Paul ; quels oracles ! Quels êtres utiles, nécessaires à Dieu ! Voilà, d’après nos discours, ce que nous sommes, ou plutôt ce que nous pensons être ! Maintenant, je voudrais bien savoir combien nous prions. J’aimerais voir quelle proportion existe entre l’intercession que nous formulons tout bas et les critiques que nous faisons tout haut. Je crains qu’elle ne soit bien faible ; car je ne puis m’empêcher de m’imaginer que si nous priions davantage, nous sentirions combien nous prions peu, et, par pudeur, nous n’oserions point parler. Je suis sûr que les gens qui prient se trouvent cachés parmi ceux qui ne nous disent point sans cesse tout l’intérêt qu’ils prennent dans les affaires Catholiques. L’œil prompt à saisir les fautes d’autrui, l’oreille qui aime à écouter les critiques, et la langue d’un grand parleur, seront les marques d’une âme fervente quand l’arc-en-ciel deviendra l’emblème du désespoir, jamais avant !

Antienne

Ã. Zachǽe, festínans descénde ; quia hódie in domo tua opórtet me manére. At ille festínans descéndit, et excépit illum gaudens in domum suam. Hódie huic dómui salus a Deo facta est, allelúia.

Ã. Zachée, descends vite, car aujourd’hui, il faut que je demeure dans ta maison. Et lui descendit bien vite, et le reçut avec joie dans sa maison. Aujourd’hui le salut a été accordé par Dieu à cette maison, alleluia.

Antienne grégorienne “Zachæe”

Antienne Zachaee