Mercredi 25 novembre (ReConfinement J27) : Sainte Catherine d’Alexandrie
Annonce
En raison des restrictions gouvernementales, il est impératif de vous renseigner sur les horaires de Messes des prochains dimanches (29 novembre et 6 décembre).
La Punchline de Bossuet
Sainte Catherine d’Alexandrie Vierge et Martyr (3ème siècle)
Introduction par le Cardinal Schuster (Liber Sacramentorum)
Malheureusement, la légende de sainte Catherine, résumée dans les leçons du Bréviaire qui suivent, est dépourvue de toute autorité. Les anciens calendriers orientaux et égyptiens ne la nomment jamais. En Occident, le culte de sainte Catherine n’apparaît que vers le 11ème siècle. Ce furent les Croisades qui le rendirent si populaire que Catherine devint l’une des saintes les plus honorées à la fin du moyen âge. Il existe en effet un grand nombre d’églises, d’autels et d’images en l’honneur de cette martyre qui fut même choisie comme protectrice des philosophes. La critique n’a pas encore dit son dernier mot sur la personnalité de sainte Catherine ; cependant, autant nous ignorons les détails de sa biographie, autant Dieu a voulu glorifier sa Sainte sur le mont Sinaï où les pèlerins, aujourd’hui encore, vénèrent son tombeau.
Sainte Gertrude qui, dès son enfance, eut une grande dévotion à sainte Catherine, demanda un jour au Seigneur de lui montrer la gloire céleste de sa Patronne. Elle fut exaucée et vit la vierge d’Alexandrie sur un trône d’or, entourée des sages qu’elle avait attirés à la vraie foi et qui formaient dans le ciel sa couronne la plus brillante.
Rome médiévale éleva en l’honneur de sainte Catherine cinq églises au moins.
La Passion de Sainte Catherine (leçons du Bréviaire Romain)
L’illustre vierge Catherine naquit à Alexandrie au 3ème siècle. Ayant joint, dès sa jeunesse, l’étude des arts libéraux à l’ardeur de la foi, elle s’éleva en peu de temps à une haute perfection de doctrine et de sainteté, si bien qu’à l’âge de dix-huit ans, elle surpassait les plus érudits. Ayant vu traîner au supplice, par ordre de Maximin, beaucoup de Chrétiens qu’on avait déjà tourmentés diversement à cause de leur religion, Catherine ne craignit pas d’aller trouver ce tyran, et, lui reprochant son impie cruauté, elle lui prouva, par des raisons pleines de sagesse, que la foi en Jésus-Christ est nécessaire pour le salut.
Maximin, rempli d’admiration pour la science de Catherine, la fit garder ; et rassemblant de toutes parts les hommes les plus savants, il leur promit de magnifiques récompenses, s’ils pouvaient la faire passer avec conviction de la foi du Christ au culte des idoles. Le contraire arriva : car plusieurs de ces philosophes réunis pour la convaincre, furent, par la force et la précision de ses raisonnements, embrasés d’un si grand amour envers Jésus-Christ, qu’ils n’auraient point hésité à mourir pour lui. Maximin entreprend donc, par les flatteries et les promesses, d’amener Catherine à d’autres sentiments ; mais comprenant qu’on l’essaierait en vain, il la fait battre de verges, meurtrir à coups de fouets garnis de plomb, puis la retient onze jours en prison, sans nourriture ni boisson.
C’est alors que l’épouse de Maximin, et Porphyre, général de ses armées, entrèrent dans la prison pour voir la jeune vierge. Persuadés par ses discours, ils crurent en Jésus-Christ, et reçurent dans la suite la couronne du martyre. Cependant Catherine fut tirée du cachot ; on avait préparé une roue, où se trouvaient fixés de proche en proche des glaives aigus pour déchirer cruellement le corps de la vierge. Mais cet instrument de supplice fut bientôt mis en pièces à la prière de Catherine, et plusieurs, à la vue de ce miracle, embrassèrent la foi de Jésus-Christ. Maximin n’en étant que plus obstiné dans son impiété et sa cruauté, ordonna de décapiter Catherine. Elle présenta courageusement sa tête à la hache du bourreau, et s’envola au ciel, pour recevoir la double récompense de la virginité et du martyre. C’était le septième jour des calendes de décembre (25 novembre). Son corps fut miraculeusement transporté par les Anges sur le mont Sinaï, en Arabie (305?).
Du Panégyrique de Sainte Catherine par Bossuet
Je n’ignore pas, chrétiens, que la science ne soit un présent du ciel, et qu’elle n’apporte au monde de grands avantages : je sais qu’elle est la lumière de l’entendement, la guide de la volonté, la nourrice de la vertu, l’âme de la vérité, la compagne de la sagesse, la mère des bons conseils ; en un mot l’âme de l’esprit, et la maîtresse de la vie humaine. Mais comme il est naturel à l’homme de corrompre les meilleures choses, cette science qui a mérité de si grands éloges, se gâte le plus souvent en nos mains par l’usage que nous en faisons. C’est elle qui s’est élevée contre la science de Dieu ; c’est elle qui, promettant de nous éclaircir, nous aveugle plutôt par l’orgueil ; c’est elle qui nous fait adorer nos propres pensées sous le nom auguste de la vérité ; qui, sous prétexte de nourrir l’esprit, étouffe les bonnes affections, et enfin qui fait succéder à la recherche du bien véritable, une curiosité vague et infinie, source inépuisable d’erreurs et d’égarements très pernicieux. Mais je n’aurais jamais fini, si je voulais raconter les maux que fait naître l’amour des sciences, et vous dire tous les périls dans lesquels il engage les enfants d’Adam, qu’un aveugle désir de savoir a rendu avec sa race justement maudite, le jouet de la vanité, aussi bien que le théâtre de la misère.
Un docteur inspiré de Dieu, et qui a puisé sa science dans l’oraison, en réduit tous les abus à trois chefs. Trois sortes d’hommes, dit saint Bernard, recherchent la science désordonnément. « Il y en a qui veulent savoir, mais seulement pour savoir ; » et c’est une mauvaise curiosité. « Il y en a qui veulent savoir, mais qui se proposent pour but de leurs grandes et vastes connaissances, de se faire connaître eux-mêmes, et de se rendre célèbres » ; et c’est une vanité dangereuse. « Enfin il y en a qui veulent savoir ; mais qui ne désirent avoir de science que pour en faire trafic, et pour amasser des richesses »; et c’est une honteuse avarice.
Il y en a donc, comme vous voyez, à qui la science ne sert que d’un vain spectacle ; d’autres à qui elle sert pour la montre et pour l’appareil ; d’autres à qui elle ne sert que pour le trafic, si je puis parler de la sorte. Tous trois corrompent la science, tous trois sont corrompus par la science. La science étant regardée en ces trois manières, qu’est-ce autre chose, mes Frères, qu’une «très pénible occupation qui travaille les enfants des hommes», comme parle l’Ecclésiaste (1, 13) ?
Curieux, qui vous repaissez d’ une spéculation stérile et oisive, sachez que cette vive lumière, qui vous charme dans la science, ne lui est pas donnée seulement pour réjouir votre vue, mais pour conduire vos pas, et régler vos volontés. Esprits vains, qui faites trophée de votre doctrine avec tant de pompe, pour attirer des louanges, sachez que ce talent glorieux ne vous a pas été confié pour vous faire valoir vous-mêmes, mais pour faire triompher la vérité. Âmes intéressées, qui n’employez la science que pour gagner les biens de la terre, méditez sérieusement qu’un trésor si divin n’est pas fait pour cet indigne trafic ; et que s’il entre dans le commerce, c’est d’une manière plus haute, et pour une fin plus sublime, c’est-à-dire, pour négocier le salut des âmes. C’est ainsi que la glorieuse sainte Catherine, que nous honorons, a usé de ce don du ciel. Elle a contemplé au-dedans la lumière de la science, non pour contenter son esprit, mais pour diriger ses affections : elle l’a répandue au dehors au milieu des philosophes et des grands du monde, non pour établir sa réputation, mais pour faire triompher l’Évangile : enfin elle l’a fait profiter, et l’a mise dans le commerce, non pour acquérir des biens temporels, mais pour gagner des âmes à Jésus Christ.
Prières
Oratio
Deus, qui dedísti legem Móysi in summitáte montis Sínai, et in eódem loco per sanctos Angelos tuos corpus beátæ Catharínæ Vírginis et Mártyris tuæ mirabíliter collocásti : præsta, quǽsumus ; ut, eius méritis et intercessióne, ad montem, qui Christus est, perveníre valeámus : Qui tecum.
Oraison
Ô Dieu, qui avez donné la loi à Moïse sur le sommet du mont Sinaï, et qui avez fait miraculeusement transporter en ce même lieu, par vos saints Anges, le corps de votre bienheureuse Vierge et Martyre Catherine ; faites, nous vous en supplions, que par ses mérites et son intercession, nous puissions parvenir à la montagne qui est le Christ.
Prière à Sainte Catherine tirée de l’Année Liturgique
Bienheureuse Catherine, recevez-nous à votre école. Par vous la philosophie, justifiant son beau nom, conduit à la Sagesse éternelle, le vrai au bien, toute science au Christ, qui est la voie, la vérité, la vie. « Curieux qui vous repaissez d’une spéculation stérile et oisive, s’écrie Bossuet, sachez que cette vive lumière qui vous charme dans la science, ne lui est pas donnée seulement pour réjouir votre vue, mais pour conduire vos pas et régler vos volontés. Esprits vains, qui faites trophée de votre doctrine avec tant de pompe, pour attirer des louanges, sachez que ce talent glorieux ne vous a pas été confié pour vous faire valoir vous-mêmes, mais pour faire triompher la vérité. Âmes lâches et intéressées, qui n’employez la science que pour gagner les biens de la terre, méditez sérieusement qu’un trésor si divin n’est pas fait pour cet indigne trafic ; et que s’il entre dans le commerce, c’est d’une manière plus haute, et pour une fin plus sublime, c’est-à-dire, pour négocier le salut des âmes. »
Ainsi, ô Catherine, n’employez-vous votre science que pour la vérité. Vous faites « paraître Jésus-Christ avec tant d’éclat que les erreurs que soutenait la philosophie sont dissipées par sa présence ; et les vérités qu’elle avait enlevées viennent se rendre à lui comme à leur maître, ou plutôt se réunir en lui comme en leur centre. Apprenons d’un si saint exemple à rendre témoignage à la vérité, à la faire triompher du monde, à faire servir toutes nos lumières à un si juste devoir, qu’elle nous impose. Ô sainte vérité ! je vous dois le témoignage de ma parole ; je vous dois le témoignage de ma vie ; je vous dois le témoignage de mon sang : car la vérité, c’est Dieu même. » L’Église, ô vierge magnanime, n’a pas d’autre pensée quand aujourd’hui elle formule ainsi pour nous sa prière : « Ô Dieu qui donnâtes la loi à Moïse sur le sommet du Mont Sinaï, et au même lieu par les saints Anges avez miraculeusement placé le corps de votre bienheureuse Vierge et Martyre Catherine ; exaucez nos supplications : faites que par ses mérites et son intercession nous parvenions à la montagne qui est le Christ, vivant et régnant avec vous dans les siècles des siècles. »
Antienne
Ã. Passionem gloriose virginis Katherine devote plebs celebret fidelis, que sui memores Christo commendet precibus et iuvat benefitiis.
Ã. Le peuple fidèle célébrera avec dévotion la Passion de la glorieuse vierge Catherine, qui recommande au Christ par ses prières ceux qui se souviennent d’elle, et qui les aide par des bienfaits.