Vendredi 30 octobre (ReConfinement J1)

Avis important (mise à jour le 30 octobre 2020)

Demain, samedi 31 octobre : Vigile de la Toussaint, jour de jeûne et d’abstinence.

Vues les nouvelles mesures prises par le gouvernement français pour raison de « pandémie », il est impératif de vous renseigner au préalable sur les horaires des Offices. À partir du lundi 2 novembre, nous ne serons plus en mesure d’assurer les Offices publiquement.

Reconfinement !…

À votre volonté, Seigneur, tout est soumis, et rien ne peut résister à votre volonté ;
car c’est vous qui avez tout fait, le ciel et la terre, et tout ce qui est contenu dans l’enceinte du ciel :
Vous êtes le Seigneur de toutes choses (Esth. 13, 9).

Ces paroles de l’introït du 21ème dimanche après la Pentecôte, tirées de la magnifique prière de Mardochée, doivent inspirer notre attitude face à ce nouveau confinement :

  • Attitude de Foi dans la divine Providence : rien, absolument rien, ne lui échappe. Nous ne comprenons pas tout ce qui arrive : nous n’avons pas à tout comprendre, nous savons que Dieu permet que cela arrive. Adorons le mystère de la Sagesse divine.
  • Attitude d’Espérance dans la divine Providence : Dieu nous donne tout, absolument tout, ce dont nous avons besoin. Nous ne connaissons pas nos véritables besoins : Dieu les connaît et y pourvoit, toujours. Confions-nous, comme des enfants, dans les bras de Dieu.
  • Attitude d’Amour de la divine Providence : Dieu nous aime, il nous l’a montré dans les mystères de l’Incarnation et de la Rédemption. Aimons Dieu en faisant sa volonté par l’obéissance à ses commandements.

Les hommes (politiques ou non), les événements, les maladies, les confinements : de soi, ils sont incapables de nous séparer de Dieu. Il n’y a que nous qui puissions nous séparer de Dieu par le péché. Alors, profitons, une nouvelle fois, de ces circonstances, pour progresser dans la Foi, dans l’Espérance et dans l’Amour de Notre-Seigneur.

Oratio

Famíliam tuam, quæsumus, Dómine, contínua pietáte custódi : ut a cunctis adversitátibus, te protegénte, sit líbera, et in bonis áctibus tuo nómini sit devóta. Per Dóminum nostrum.

Oraison

Nous vous supplions, Seigneur, de garder votre famille par l’assistance continuelle de votre bonté, afin que, par votre protection, elle soit délivrée de toute adversité et qu’elle soit fervente dans la pratique des bonnes œuvres, pour la gloire de votre nom.

Le combat spirituel et les armes du chrétien (Eph 6, 10-20) : commentaire de Dom Delatte

Plus le programme de la vie chrétienne est élevé (devenir conforme au Fils de Dieu), plus les fidèles ont besoin de prendre en Dieu leur point d’appui. Et non seulement le programme est large, mais l’ennemi est redoutable : il a pour lui la force, la haine, l’intelligence, une longue expérience, une perfide habileté ; nous avons affaire à partie plus forte que nous ; ce n’est pas avec la trempe de votre caractère, que vous croyez vigoureuse ; ce n’est pas avec votre regard, que vous supposez perspicace, mais avec la seule armure de Dieu que vous lui résisterez. Ne vous couvrez même pas de la sécurité que donne une longue persévérance, ou de la fierté trop naturelle des victoires que vous avez remportées, ne comptez que sur Dieu pour résister aux assauts qui vous seront livrés.

La vie chrétienne est un combat ; il nous faut en prendre notre parti. Il y a, rôdant autour de nous, nous disent d’une commune voix saint Pierre et saint Paul, une bête féroce qui ne songe qu’à dévorer. Les vocations les plus hautes sont les plus menacées : elles sont plus élevées au-dessus de la nature ; ce que nous avons promis à Dieu réclame de nous un effort plus soutenu et plus attentif, la déchéance est plus profonde, l’ennemi dépense toutes ses embûches contre ceux qui ont été le plus aimés. Rappelons-nous que le désert était semé de diables, tandis qu’Alexandrie n’en avait qu’un seul, qui jouait de la flûte sur le fronton de la porte.

Jamais l’Apôtre n’a parlé plus ouvertement de cette puissance diabolique. C’est une lutte spirituelle, nous dit-il, ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à nous défendre. Tout est spirituel ici : l’ennemi, le combat, les coups, l’armure, la victoire ; par conséquent aussi la tactique et les efforts. Ce sont des actes intérieurs de foi, d’espérance, de charité ; c’est une attitude de calme, d’humilité et de recueillement qui assure la victoire, qui d’ailleurs ne sera que momentanée, le combat n’ayant guère de trêve. Ce n’est pas que les paroles, les mouvements, les génuflexions, l’eau bénite n’aient leur efficacité, mais moyennant que les actes intérieurs les animent, les inspirent, et les fassent parvenir à Dieu : « l’entraînement du corps est profitable pour un peu » (1 Tm 4, 8), dit l’Apôtre. Des mouvements qui seraient simplement musculaires ne peuvent rien contre les principautés et les puissances angéliques, contre les princes qui gouvernent ce monde de ténèbres, contre les esprits malfaisants semés dans l’air. Contre eux, l’armure qui vient de Dieu est seule efficace. Au verset 11, l’Apôtre ne semblait préoccupé que de son efficacité défensive ; le mouvement de sa pensée l’amène à montrer la valeur défensive, plus développée, et aussi la valeur offensive de cette armure. Le détail en est donné pièce à pièce : nous y retrouvons le fantassin armé de Polybe (VI, 23), tel qu’il est figuré dans les monuments. L’Apôtre a dit : « chaussures aux pieds » ; il a parlé du glaive ; il a omis les jambières et la lance dont parle Polybe. Son dessein du reste est de donner un enseignement sous forme allégorique, et un esprit bien fait ne demandera jamais à une allégorie, non plus qu’à une parabole, cette symétrie absolue qui ferait coïncider, par superposition exacte, le symbole avec la réalité. Dans un service actif, la ceinture, la cuirasse, la chaussure et le casque sont d’indispensable nécessité : la ceinture sera la fidélité, cette loyauté résolue d’une vie entièrement d’accord avec elle-même et où tout s’appuie fortement ; la cuirasse qui couvre la poitrine et le cœur, c’est la justice et l’attachement au Seigneur (dans l’épître aux Thessaloniciens, la cuirasse symbolise la foi et la charité) ; les pieds sont fortement chaussés, afin de porter résolument l’Évangile de la paix, malgré tous les obstacles du chemin ; les mains sont armées du bouclier de la foi pour arrêter les traits enflammés de l’ennemi ; la tête est défendue par le casque, c’est l’espérance : « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5 ; cf. 1 Th 5, 8).

L’arme offensive, c’est le glaive de la parole de Dieu, la parole de l’Évangile et la Sainte Écriture. Il est à noter qu’au cours de la tentation, c’est toujours avec une parole de l’Écriture Sainte que le Seigneur défait le diable. Avec la parole de Dieu, c’est aussi la parole qui s’adresse à Dieu avec instance et à toute heure.

Déjà dans l’épître aux Romains (Rm 8, 26) l’Apôtre nous a fait connaître celui qui inspirant notre prière la fait s’étendre à tous les besoins de l’Église. Dans cette prière des chrétiens, il sollicite une place, afin que même à Rome, même dans les fers, il lui soit donné de parler dignement du mystère du Christ, et d’annoncer l’Évangile, avec la sainte hardiesse qui convient. Nous vivons, nous, à une heure où l’Église a une histoire et un long passé de gloire surnaturelle ; mais en l’an 62 du Christ, si nous voulons y réfléchir, il fallait une rare dose de foi, de courage, et de confiance, pour promettre la rénovation de l’humanité par un Juif, par un Juif condamné par toutes les juridictions, par un Juif crucifié.

Prière

Prière de la Bse Marie de l’Incarnation (1566-1618)

Ô Seigneur, nous ne pouvons rien sans vous. Ô vous qui connaissez toutes choses, en qui se meut tout homme, en qui toute créature a vie, qui sondez les cœurs et les reins de tous ; entre les mains de qui sont nos temps, nos âges et nos aventures, notre bien, notre salut, nous ne pouvons rien sans vous qui connaissez fort bien toutes nos nécessités, subvenez à tous : tous vous invoquent, pour tous, Seigneur, je vous supplie, exaucez-moi !

Antienne

Ã. Deposuit potentes sanctos persequentes et exaltavit humiles christum confitentes.

Ã. Il a renversé les puissants qui persécutent les saints, et Il a élevé les humbles qui confessent le Christ.

Antienne grégorienne “Deposuit potentes”

Antienne Deposuit